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Gravures inspirées de l'histoire de l'île de Sable, rebaptisée île de Tromelin, minuscule « caillou » de 1 km² au large de Madagascar, balayé par les cyclones.

En 1761, L'Utile, un navire français de la Compagnie des Indes Orientales, parti de Bayonne, embarque 160 esclaves en passant par Madagascar. Une mauvaise orientation du capitaine fait s'échouer le navire (il disposait de 2 cartes marines différentes) sur l'île de sable. 80 esclaves meurent noyés, enfermés dans le ventre du navire.

Aidés par les malgaches, quelques-uns des marins français reconstruisent un bateau à l'aide des débris de l'Utile. Au bout de 2 mois, les blancs repartent...sans les malgaches. Ils seront abandonnés 15 ans sur cette île !

Dans des conditions extrêmes, les survivants s'organisent. Les fouilles archéologiques mettent à jour des habitations : les malgaches créent des abris en coraux et « beach-rock » pour s'abriter des violents cyclones, et ce, malgré les interdits de leur tradition qui réserve les constructions en pierre pour les tombeaux. Ils se nourrissent d'oiseaux et de tortues vertes qui viennent pondre leurs œufs sur l'île. Très peu de poisson et de coquillage, la pêche étant dangereuse à cause du ressac incessant.

Après plusieurs tentatives de sauvetage ratées, un navire vient tout de même récupérer les survivants en 1776, la Dauphine, commandé par le capitaine de Tromelin qui donnera son nom à l'île de sable. Seules 7 femmes et 1 bébé ont survécu.

 

J'ai voulu rendre compte de ce bout d'histoire, la mettre en lumière, parce qu'elle nous éclaire sur notre propre histoire, celle de l'esclavage, celle de la domination d'une population sur une autre, encore tellement d'actualité. Aussi cruelle et ironique que la devise gravée sur un jeton de la Compagnie des Indes Orientales « SPEM AUGET OPES QUE PARAT » : elle augmente l'espoir et prépare la richesse...

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